lundi 30 août 2010

La belle et le crac peau





Éprise, sa décision est prise, surprise, hantise, l'aplomb est de mise, la leçon est apprise, ce soir il l'aura prise..

Elle va à sa rencontre, se rend compte que, contre toute attente, elle contrecarre la contrainte, la loi est enfreinte, le désir la feinte, laisse l'empreinte.. sur sa peau, peinte .. suinte.. change de teinte..

Elle monte les marches, droit vers l'arche, se grouille, ses pensés licencieuses chatouillent, son sang bouille, trouille, ferveur et mouille.. ouille ...

Devant la porte, hésite, se sent si petite, peur trop forte?.. frappe!..vite! L'indécision l'insupporte... non à la fuite... l'envie l’emporte..

Elle toque. La porte s'ouvre, le coeur se disloque, le regard se bloque.. Une pomme se suspend. Qui, en premier, la croque?..

Un ange passe.. repasse, sur leurs têtes se place, brise la glace, volte-face, ils s'embrassent, le chemin d'une main sur une peau se trace, jeu salace, Expéditions souterraines et en surface, miel débordant d'une tasse, entretien d'un doigt zélé et d'une limace, le sirop outrepasse, les habits se froissent.. joute vorace.. les appétences croissent... faim de rapace.. fond la glace..

Des courbes des cambrures, des lignes pures, des lignes enchevêtrées, des lignes confondues, des surfaces de contacts, des surfaces d'appui.. des galbes bien fermes.. faire mmmh.. les sens parlent ..mmhhh oui.. inouï... elle est tout ouïe .. lui aussi.. dés le début ont-ils su... et ils suent... glissent sur la pente raide.. qui les possède... les sens parlent et ils écoutent et ça les cloute l'un contre l'autre.. elle se cambre, ouvre grand la porte de sa zone d’ombre... encens corsé dans la vallée .. le pieux s’enterre dans sa clairière.. flottement dans l’air.. et ils lévitent.. évitent le pic avant la vertigineuse chute.. non pas tout de suite..
Dard hardi, enfoui, fleur brumée, pétales humectés de jus, nectar qui perle, perles qui roulent, nectar qui flue, harmonieux clapotis, la fusée est partie, tourne en orbite, la lune l’invite, pour qu’elle l’habite.. et elle l’habite.. leçon de logique, chaque mouvement est un bit...logique binaire, rien d’arbitraire... Pétrir et traire.. prendre possession, gémir ou se taire.. rien à faire.. délice transcendantal, épice, le vice s'immisce, les sens s’exacerbent, trahissent, le pic s’esquisse, ho hisse ..“ on y est ma belle, on y est”... et les onctueuses félicités fulminent, fusent et jaillissent...

Haletante, la belle, encore ruisselante et en sueur, se réveille.. dans sa bouche un arrière goût du bonheur et dans sa tête valsent encore des corps vermeilles... Les ronflements de son tendre crapaud lui rappellent tristement ce qu’elle endure... Nostalgique, elle repense aux sensations qu’un certain songe lui procure ... Le crapaud continue, à poing fermé, de dormir ... la belle ferme les yeux et repart à l’aventure.. le crapaud n’en sait rien, le crapaud n’en a cure..

mercredi 25 août 2010

Oops!


Hier j'ai mangé une pomme.
Elle était bien savoureuse.
D'y gouter j'étais heureuse.
Au debut je l'ai croquée,
à pleines dents sans me soucier.
Puis, de peur que, trop vite, je la finisse,
je mordis par petits bouts,
tellement petits que mes dents se crissent.
Pas de risque, ainsi, que l'envie grandisse.
Erreur! l'envie pousse, l'envie monte, l'envie se tisse..
L'envie t'engouffre dans ses abysses..
En tant que proie à ses désirs qui se respecte,
j'entreprends de la dévorer et je m'en délecte.
Le plaisir de la gloutonnerie me monte à la tête.
Arrivée au coeur de ma pomme, plus rien ne m'arrête.
Même les petits pépins je leur fais leur fête.
Entre mes molaires ils partent en vrille.
Leur gout amer agresse mes papilles.
Perplexe, mon appétit vacille...
Décidée, j'avale quand même tous les pépins.
De la pomme il ne resta plus rien,
à part le souvenir d'un intermède qui semble déjà lointain..
Le soir passa lentement.. très lentement..
Et la nuit,
elle aussi,
de s'éterniser n'en finit plus...



samedi 21 août 2010

Réacquisition


Elle ne dort pas pour t’invoquer dans ses rêves, elle dort pour t’en chasser.. Elle se délecte de dormir seule sans raffut dans les draps et sans grincement du lit .. Elle se plaît à te voir esseulé loin d’elle. Et, alors qu’elle t’oublie, toi, tu te rappelles... Rien ne la dépite en ton absence. Ni la nuit écorche sa poitrine, ni tes lèvres, ni tes mains, ni tes dents ... Quand elle dort, son corps entier est à elle, à elle seule.. Ni tes mains arrachent sa chemise ni tes pieds pilonnent son coeur comme une noix quand tu claques la porte derrière toi... Rien ne lui manque en ton absence, elle a tout pour elle... Ses seins sont à elle, ses mains, ses jambes, son ventre, son nombril et la porte qui fut un jour celle de ton paradis est à elle aussi.. Tout en elle est à elle.. Quant à toi, il te reste les photos désirées, tu peux les prendre.. puissent-t-elles, au fin fond de ton exile, te tenir compagnie.. ou peut-etre qu’au coeur de ton plus fervent fantasme nocturne, l’une d’elles prendrait vie... Et dis lui :”te désirer est ruine” si tu en as envie.. Elle continuera à écouter son corps avec la placidité de l’experte que rien ne trouble, rien... à part le surgissement de ton spectre et la résonance de l'écho de ta voix au milieu de la nuit...

lundi 9 août 2010

Dernière porte à gauche





Commence à naitre entre eux cette tendresse affamée... Ce sentiment dense et aigu auquel ils n'arrivent pas à donner de nom et que certains appellent l'amour... Heureux sont-ils parce qu'ils habitent la même planète et que le même soleil éclaire leurs journées en dépit du décalage... Chaque matin, elle se lève de ses cendre pour galoper haletante à travers les immenses plaines de douceur fiévreuse qu'il lui prodigue ... Elle se laisse caresser par le souffle fébrile du vent exalté qui fait hérisser de délectation sa peau ... Esquive lascivement les tourbillons égarées qu'il peine vainement à retenir et qui, à chaque fois, inéluctablement, arrachent une planche de plus à la cabane de sa langueur... Elle feigne chercher un point culminant.. potentiellement fulminant.. un arbre qui surgit, pousse, s'érige, s'élance..pour elle .. et dont la sève bout, frissonne, frémit, fermente et s'apprête à jaillir.. .. Elle n'est pas pressée de retrouver cet arbre.. Pourtant l'évoquer électrise .. attise.. aiguise son ardeur.. Une ardeur qui pointe et se dresse insolemment .. Une ardeur qui se creuse, s'excave, s'approfondit, se contracte, se lâche, se crispe, se dilate, se resserre... une ardeur qui suinte.. perle .. exsude.. flue.. foisonne.. afflue... Et elle continue de galoper dans les plaines, tel l'antilope rebelle, découvrant chaque jour une nouvelle facette de lui.. de sa personnalité aux dimensions infinies .. Il lui offre un nouvel homme chaque jour... Et elle se délecte de le tromper chaque jour avec lui.. et savoure le plaisir exquisément pervers de la tromperie en usant de lui... Tout porte son nom.. tout résonne comme le son de sa voix et quand elle tente de le fuir en se réfugiant dans les bras de Morphée, il se trouve que son poignet est sous son oreille et que les tictacs de sa montre répètent inlassablement son nom.. seconde par seconde..... Et elle n'est pas "tombée" en amour pour lui.. Elle y est allée d'un pas ferme et déterminé, les yeux grand ouverts .. Elle n'est pas "tombée" en amour, elle s'y tient debout, bien droite et en pleine conscience... Un acte volontaire.. non pas un acte subi... La voila transperçant son âme murée, avec toute sa conscience ..ou toute sa folie.. Elle sait d'emblée dans quelle planète allumer le feu et quelle tempête dépêtrer de la boite de pandore... Elle le désire... et laisse se perdre ses frontières dans les siennes .. L'invoque.. et il répond présent.. Il l'explore, la sillonne, navigue entre ses reliefs, y largue ses amarres, s'y agrippe, tournoie autour de ses méandres, louvoie, s'y aventure, s'y noie, s'y déflagre tel le feu d'artifice... Et quand il part, elle tâte, béate, les empreintes de ses doigts et de ses lèvres sur sa peau et dans ses entrailles, comme un bandit évaluant jouissivement son butin ... Et elle bénit, en secret, chaque corps qu'il a enlacé, chaque femme qu'il a aimé, chaque bouche qu'il a embrassée et chaque ventre qui a porté son enfant et tout ce dont il rêve et tout ce qu'il oublie... Et chaque matin, elle se lève de ses cendres pour l'aimer... et au visage de la police - tous les gens sont de la police quand il s'agit de leur secret- elle crierait " Cet homme est mien et je suis sienne et nous nous retrouverons un jour, à la frontière du plaisir, tout en haut de l'escalier en colimaçon sans fin de l'espérance, au bout du couloir de nos maux, derrière la dernière porte.. à gauche..."

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samedi 7 août 2010

إلتباس




أفتقدك و أذكر أشياء منك بحنين و أشتاق إلى.. ما أدمنته ذات حب فيك
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رسائلك....أقرأ رسائلك... هذا كل ما تبقى لي منك... جرعات خفيفة كنت تناولني إياها يوميا.. سرعان ما تحولت إلى حاجة حيوية... كالهواء... أبحث عن نبإ تخليك عني بين السطور... تنبعث رائحتك من مسامي .... أستنشقك ... أفتقدك, أفتقدك, أفتقدك.... حتى آخر حرف أفتقدك... أغلق صندوق الرسائل.... و أفتقدك من جديد
...
يأتيني خطاب منك بعد الأوان... ألتهم سطوره بلهفة المدمن لتناول جرعته... ضخمة هي سعة هذه الجرعة الأخيرة الأولى من نوعها... ضمّّت ما سبقها من الجرعات و تضاعفت حجما...تضخّمت.. كتضخيمي المرضي الإستعجالي للحلم و أشياء أخرى لا صلة لها بالصفر غير عدد الأصفار قبل الفاصل... حالة بسيطة في غاية التعقيد... "موديل" طائش أدمن أعمال الفنان الذي يستغله... إستغلالا فاحشا... حبا فاحشا.. و أفحش الحب أشهاه.. و أكثر الأمطار رواء هي تلك التي تضيف رائحتها إلى كتفي قبل أن تهطل و أهطل منك.. و لك و أناديك من هنا..بلد الأعراض و الأطوال و الإرب القصيرة و الأرحام العقيمة.. أناديك يا مطر... إعطني جرعتي كفاف يومي
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هل تعلم أن نجم الصباح, سميرك و نديمك, يحدثني عنك؟ و أنني أصدق كل ما يقول... أغفر لك أن تستحضرني في جسد إمرأة أخرى تلتهمها هناك... فلِمَ لا تغفر لي هذياني ؟.. إعطني جرعتي كفاف يومي و إنصرف لمشاغلك اليومية و الأسبوعية و الخارقة للعادة... أريد جرعتي... رسالة طويلة من سطرين أو كلمتين أو حرفين..ما تيسّر من رائحة ماء حبّك... أقطّرها لأعمّد بخلاصتها مسامي التي تطلبك بإلحاح أبكم يصمّ أذنيّ...إعطني جرعتي كفاف يومي و دعني أهذي... دعني أظن ما أريد... دعني أريد ما أظن
...
أنتظر الجرعة الموالية التي تأبى أن تصل... أعلم.. الرسائل لا تُكتب تحت الطلب.. و لا يقع التزويد بالولع بالوصاية.... إما أن يكون فعل لاإرادة أو لا يكون ... لا تكتُب لي إن لم تكن الجرعة من خلاصة عرقك... فهل نفِذ الحبر و الورق و ملح الذكرى و ماء الصبابة؟
هل نفِذ المطر؟
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لا تجيب...أراك تلبس نظاراتك لتشرب كوبا من الماء ثم تسألني ببرود مثلِج ينبعث من فراغ نظرة عينيك "ما لون أيامك هناك؟".... لون الإنتظار و الأسى و النسيان المزيّف و الفرح مع إيقاف التنفيذ و رسائل في قوارير لا زالت تطفو على سطح المحيط - تسرّب إليها الماء فأضحت لا تُقرأ- ...لون وجه ساعي البريد بعد فصله.. لون دمعة فدمعتين فسيول دمعية.. لا لون للماء و مع ذلك فالماء هو الحياة
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لا أجيب... ألقي نظرة أخيرة إلى الكوب الفارغ فوق الطاولة المستديرة... الكوب الفارغ في مركز الدائرة ... تلتقي البدايات بالنهايات... أنصرف... أفتح صندوق رسائلك...أخلع ثوبي و أتمدد عارية فوق سطورك ... أتحسس تضاريسها المدببة تلاعب جسدي ... أحصي الكلمات كسارق يعدّ غنائمه.. أزحف فوق الأحرف أداعب الهمزات و أتباطؤ عند كل ألف و أغمض عينيّ في إسترخاء عند النقاط المسترسلة الثلاث و أقطف سحابة تهطل مطرك و أفتح فمي لأبتلعها و أرتوي لكن لا إرتواء
...
و يتواصل الإنتظار
...