vendredi 19 février 2010

Terminus


















Il est là! Mon coeur bondit.. Va-t-il me percevoir cette fois? Depuis le temps qu'il hante mes pensées, je ne cesse de me demander si le feu qui me consume, le brule aussi ou s'il ne se rend même pas compte de ma présence.. Il avance dans ma direction.


Qu'est-ce que je fais? Je suis troublée, j'essaie de regarder ailleurs, faire bonne contenance, mais rien n'y fait. Brouillée par mes états d'âme, trahie par ma maladresse, je finis par croiser son regard qui me transperce... Je recule. Je me heurte à une barre derrière moi. Je suis bloquée. Intimidée, je me tourne en maudissant ma balourdise... Pourvu qu'il s'approche encore plus, qu'il me colle. Je le sens approcher, j'entends le bruit de ses pas, je respire son odeur. Je fais un pas en arrière pour mieux sentir sa présence, comme un papillon de nuit magnétisé par le feu, et je me brule les ailes... Je sens maintenant mes epaules contre sa poitrine, son ventre contre mon dos. Je frissonne . Mon coeur bat à tout rompre, ma poitrine se dresse et pointe insolemment.. Je ne sens plus mes jambes...

Il me plaque violemment contre la barre. ça me fait mal et je m'en delecte. Il se plaque contre moi encore plus fort. Je sens son visage dans mes cheveux. Il me hume. Son souffle brule mon cou.  Je me cambre. J'attends, languissante, que sa bouche  touche ma peau. J'ai envie de crier "dévore moi!!"... Quand ses levres  frolent enfin  ma nuque, un immense brasier s'enflamme dans mon ventre. Et, alors que j'etouffe un profond gemissement, je sens sa main se glisser sous mon pull. Une main froide qui electrise mon ventre brulant ainsi que mon corps tout entier. Une grande main, la main d'un homme. Il me masse le ventre et j'ai l'impression que mon coeur s'est arrêté de battre.

Je suis trempée de sueur. D'autres secrétions inondent, tel la lave qui coule, le cratère en bas de mon ventre... Inconsiemment j'ecarte les jambes. Il colle sa joue humide à la mienne. Nos odeurs se melent. Sa main monte,  ma fébrilité aussi.. Elle se dirige vers ma poitrine. Je  voudrais qu'il la presse, qu'il en pince les bouts, qu'il me fasse mal... Mais il ne fait que les effleurer délicatement et ça m'affole encore plus. Je soupire. Je sens son organe majestueusement dur et tendu contre mon dos et j'entends sa respiration haletante..

Subitement, il me retourne pour qu'on soit face à face. Je vois son regard affamé qui m'attise encore plus.. Il embrasse mon front humide. Je niche mon visage dans son cou, le renifle, le mordille, l'aspire.. Son organe raide pressé contre mon ventre m'intime de le libérer.. Je lui obéis en totale soumission à  ce désir qui a pris les commandes de mon corps et qui inhibe complètement mon cerveau.. Mais, le temps qui nous était imparti est écoulé...

 Terminus, Tout le monde descend, nous aussi.. Je pars à gauche, il part à droite. Et comme chaque matin, je m'assois à mon bureau le regard dans le vide et l'esprit à mille lieues ailleurs...

4 commentaires:

illusions a dit…

Que des frissons... que des souvenirs... d'une folle rencontre et un départ.

Benoit a dit…

Humm... j'adore ce texte...
C'est drôle... Sans l'avoir lu avant que tu m'y invites, j'écrivais aujourd'hui une nouvelle sur un thème semblable, le métro... Que de signes que de signes...
Me permet-tu de reprendre ton texte en écrivant la version masculine... après les impressions féminines, nous aurions les impressions masculines de cette même rencontre... J'attends ton accord.
Je t'embrasse.
Au plaisir de mieux te connaitre...
Benoit

Mayday a dit…

Je suis ravie que tu aimes :)
Bien sur que tu peux reprendre le texte et l'adapter comme tu veux. J'ai hâte de lire ta version de l'histoire!
Bisou complice ;)

Benoit a dit…

C'est fait...

"Terminus (version mâle)" est arrivé...

http://benetsev.blogspot.com/2010/06/terminus-version-male.html

Je t'embrasse... Merci pour ces échanges, pour ces voyages des sens, pour ces délires complices, pour ces moments de plaisir...

A très bientôt.

Benoit
http://benetsev.blogspot.com/