dimanche 30 mai 2010
Juste de passage
Je sais que tu es juste de passage. Mais tu éveilles mon appétit pour l'addiction.
Et ça me gêne.
Les arbres de l'avidité et les épis de la fébrilité commencent à pousser dans la terre aride de ma nuit déserte.
Et ça me gêne.
Tu attises dans mon corps un frisson incandescent oublié.
Et ça me gêne.
Ne trempe pas ton fer chaud dans mon lac coi et serein.
Ne cours pas avec tes flambeaux dans ma foret quiète et silencieuse .
Ne submerge pas mes piliers salins par ton raz-de-marée échevelé.
Ne fais pas pleuvoir sur mes jours livides tes gouttes chatoyantes et exaltés .
Contente toi de passer sans extirper mes forteresses. Car, je sais très bien qu'un homme comme toi est en mesure de me laisser dispersée et déchiquetée. Comme une poignée de nuées transparentes sur la page bleue d'un ciel d'été.
Et ça me gêne.
Une fois, J'ai creusé un trou dans le flanc de la nuit et je t'ai enterré dedans. Ensuite, je t'ai arrosé d'oubli.
Mais tes murmures reviennent toujours. Pour se loger dans mon oreille comme le bourdonnement d'une légion d'abeilles voraces.
Et ça me gêne.
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7 commentaires:
si ça pourrait te gêner tant que ça ! qu'il se gêne pas , et qu'on se délecte , nous spectateurs complices et inconditionnels de ta gêne ...
Miss, même s'il ne m'est pas destiné, ou peut être l'est-il... je m'approprie ton texte magnifique.
Laisse toi aller aux sons qui se murmurent, aux frissons qui te parcourent, aux désirs qui t'envahissent... Je saurais être le gardien de ta forteresse sans pour entrer la pénétrer... J'attendrais patiemment le message. Mais en aucun cas je ne te laisserais blessée, meurtrie de cette aventure. Savoure mes textes en attendant de me savourer, un jour, peut être... qui sait... Tu en as le choix. Avec plaisir. Benoit
@Voltairien: tout le plaisir est pour moi très cher :))
@Benoit: Je suis très tentée. Je vais continuer à savourer tes textes. Et puis, plaisir à suivre et plus si affinités!
Coucou Mayday, pour répondre à ton commentaire sur mon blog. Je n'ai pas reçu ton mail. Je t'embrasse. Benoit.
benetsev@gmail.com
c'est bien ça...
Si je le puis, tu vivras ainsi gênée, la gêne d'être exaltée par cet effluve de plaisir que seul un être épris puisse exprimer, la gêne de vouloir résister futilement à l'envie dévorante d'une âme qui veut être apaisée.
Tu as bien raison mon cher Gar. On a tendance à vouloir se passer du bonheur sous prétexte d'avoir peur de souffrir ou de tomber de haut. Tombons de haut, soit! Certains plaisirs en valent largement la chandelle.
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