mardi 19 octobre 2010
Enterrement d'une langue
Voila toute l'histoire. Ce ne fut pas grand chose, certes; mais ce n’était pas rien non plus, j'en conviens.. J'ai avalé, dans un moment d’extrême sobriété et de pondération, ta langue!.. Désormais tu parles avec ton oreille. Celle que j'ai léché goulûment, hier. Ce n'est pas plus mal... Mais de quoi te plains-tu? Tu rechignes parce que, l'autre matin, j'ai englouti, dans un mouvement des plus anodins, ton bras droit, en disant "bonjour"?.. Comment ça, je l'ai dévoré jusqu'à l'aisselle? Et alors? Ce n'est pas une grosse perte l’aisselle! Si?.. Tu vas écrire avec ta jambe du milieu maintenant? Bien sûr, quelle question... Parfait! Je me chargerai d'aspirer toute ton encre! Pardon? C'est deja fait? J'ai épuisé tous les liquides de ton corps, dis-tu...
Maintenant, tu m'accuses d'avoir vidé ton encrier, coupé l’électricité de la centrale de la ville et planqué tes souliers?! Bah tu peux toujours venir pieds nus. Non ça na me gène pas. Non je n'ai pas fait exprès... Arrête un peu de pleurer ta langue, veux-tu! Tu absorbes excellemment mes baisers sans elle. Je te promets!... Comment? Tu ne veux plus que je couvre mon corps de cette poudre blanche? Quelle poudre blanche? Ah! Tu n'as plus besoin de sucre maintenant que tu n'as plus de langue. Mais, ce... D'accord, je me tais... Tu ne dis plus rien? Hein? Ton oreille tombe de fatigue. Aha. Non je ne comprends toujours pas... On sonne à la porte, tu attends quelqu'un?... Non, reste! Je vais ouvrir... Ce sont tes amis. Il viennent te présenter leurs condoléances, sincèrement mesquines, pour le décès de ta langue... Je les fais entrer?...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
17 commentaires:
très jolie déclaration de paix
C'est excitant, bizarre, arrogant, à la fois cannibal et doux... bonne continuation :)
@Anonyme, très cher.. il est vrai que j'ai souvent du mal à reconnaître mes travers, notamment en usant de mon "obstination passive" comme tu me l'as dit l'autre jour ;). Donc, oui, on peut dire que c'est une déclaration de paix dans la mesure où j'essaie de m'auto-critiquer en reprenant un peu la structure d'une lettre bourrées de reproches qui m'a été envoyée il y a quelques mois... :))
@Mimi: Effectivement l'aspect cannibale est explicitement présent du fait de l'avidité ingérable et dont le contrôle a échappé aussi bien au dévoreur qu'à sa proie...
Ravie que tu aimes. :)
« Les histoires d’amour finissent mal…en général » Mais les histoires humaines c’est effectivement lécher et avaler. Avaler ce qui acceptable au fond la gorge et avoir un haut le cœur quand il n’y a plus de respect. Et au fond, au fond, vous savez…au fond, il y a le ferment de la vie. Au fond de votre gorge. « Les histoires d’amour finissent mal…en général » (Rita Mitsouko).
Il y a de mauvaises langues...je reconnais...mais il y a de bonnes langues qui vous envoient au ciel. Par pitié arrêtez cette musique de merde sur votre blog.
Bien à vous avec respect.
MALI
Parfaitement, Mali. Il y a aussi ceux qui n'ont pas la langue dans leur poche. Sinon, la musique de mon blog est loin d’être une musique de merde -il y a un bouton stop un peu plus bas à droite pour l’arrêter-. Cela étant, les penchants auditifs demeurent, eux aussi, une question de gout; certains l'aiment sucré, d'autres le préfèrent salé.. N'est-ce pas...
Il s'agit, effectivement, encore et surtout de respect.
Merci chère amie,
J'ai fini par couper la musique avec le bouton volume en bas à droite.
Mais je cherche encore le bouton de l'essuie glace et de la buée sur le pare brise...mais peut être qu'avec ma langue je peux remédier à cela ? non ?
Vous allez sûrement m'orienter.
Faut pas que j'oublie de remettre le son en quittant...sinon mon alarme agenda ne sonnera plus.
Bien à vous.
MALI
Mali, en fait je parlais du bouton stop du lecteur mp3 un peu plus bas dans ce blog. Mais bon, si le bouton volume fait l'affaire, tant mieux alors.
Ainsi donc, maintenant c'est la buée qui vous gêne.. Décidément il n'y a rien qui vous va dans ce blog. Et non, cette buée ne peut pas être enlevée avec un coup de langue. Par contre, je pourrais bien vous orienter pour lécher ma buée quelque part ailleurs... A vous de voir.
Bonjour Mayday,
Je ne savais pas qu'il y avait un bouton MP3 dans votre blog. Rien ne va dans votre blog sauf vous. C'est vous qui m'intéressez par votre écriture et pas votre habillage. Disons que je mets le VERBE au dessus de tout autre aspect. Mon apparente agressivité est ma manière de vous dire mon admiration. Vous êtes plus importante que votre maquillage ou votre robe.
Savez vous pourquoi les voyelles ne s’écrivent pas dans les langues (encore la langue !) sémitiques ? C’est en relation avec ce que nous venons d’échanger.
Respect.
MALI
PS : Je viens de relire la fin de votre commentaire. Pour que je puisse accéder à votre buée il faudra bien tomber l’habillage ou…l’habillement. D’où le bouton du volume MP3. Méfiez vous : je suis peut être mauvaise langue ou pire…une langue de vipère. (Humour)
Oh mon cher Mali, vous n'avez point à me le dire; je ne le sais que trop.
Ceci dit,j'ai été particulièrement émue par votre commentaire précédent.
Chère amie Mayday,
Les voyelles sont la couleur des consonnes. Ecrire en araméen, en hébreux ou en arabe c’est écrire en noir et blanc. Les autres langues écrites le sont en couleur. Pourquoi donc écrire en noir et blanc et pas en couleur ? Parce que le VERBE n’a pas besoin de couleur et les nuances du noir et blanc sont bien plus subtiles que celles de la couleur. La Foi n’a pas besoin de couleur. Et votre esprit non plus. Et votre blog non plus. Vous écrivez bien et je mettrais bien ma langue sous la votre. Sans voyelles. Juste le jus, la moelle, le fond, le plaisir d’avoir ou donner le plaisir.
Continuez à écrire. Vous êtes douée.
Bigs bisous.
MALI
Très cher Mali,
Vous me submergez là par votre soudaine gentillesse. Je découvre que non seulement vous êtes capable d’être aimable mais qu'en plus cela vous va à merveille!
Cher ami, je vous en prie, faites donc glisser votre langue sous la mienne. Puisse cela me permettre de voir trente-six chandelles blanches dans le noir, avant de l'avaler! Prenez garde...
Madame et chère amie,
Qui aime bien châtie bien. Malgré tous les boutons que je secoue j’entends toujours cette sempiternelle musique qui me rappelle les supermarchés, et les ascenseurs des hôtels de luxe. Bref, cette musique est un sorbet (chorba) doux dans la bouche mais qui ne procure aucune ivresse ou émoi.
Vous voyez, je ne suis pas toujours gentil.
Je n’écris pas de poèmes tous les jours contrairement à vous. Mon inspiration est imprévisible. Il m’arrive de passer une année sans écrire un mot. Je cherche une mixture qui mélange rythme, syntaxe, rigueur et surtout émotion. Voici un poème jamais publié écrit en 2003. Je vous le dédie.
VOICI… ALORS
Voici la bergamote, le lys et la rose,
Voici mes sens pendus à tes lèvres closes,
Voici ton minois qui souvent prend la pause,
Belle, prend le plaisir dont je suis la cause.
Voici l’Ivresse, le Vertige et l’Hypnose,
Voici le Bouquet, le Pic, l’Apothéose
Voici tes seins plantureux qui me narcosent,
Me nourrissent d’amour et puis me reposent.
Voici tes lèvres, ta bouche virtuose,
Voici ta salive, ta langue qui ose
Voici ton haleine, laquelle, métamorphose,
Ma langueur mollie en un dard grandiose.
Voici tes hanches qui enfin se reposent,
Voici ta croupe fendue qui en impose
Voici ton buisson doux, ses lèvres écloses
Qui englobent mon vit, cravatent ma chose.
Alors je sens une onde progresser en moi,
Alors je perçois dans mon âme en plein émoi,
Alors une gerbe jaillit, une explosion de joie
Transpire de mes entrailles pour aller vers toi.
Oh Mali.. Votre poème est magnifique. Je suis profondément touchée par cette dédicace bien qu’étant consciente que ce beau texte ne m’était pas adressé lors de son écriture. Faut-il que votre hampe grandiose s'enfouisse entre mes pétales écloses pour mériter l’exclusivité d'un tel cadeau? (sourire)
Bon. Mayday chérie.
Bon. Bon. Faudrait pas que ça dérape bien que j’en ai envie, car nous sommes lus par n’importe qui, et, l’anonymat n’autorise pas tout. Bon.
Revenons à nos moutons. Ce texte je l’ai écrit pour toutes les femmes qui aiment aimer, qui jouissent de la jouissance, pour celles qui durcissent leur corps pendant l’orgasme, qui hurlent, et qui baillent quand l’orgasme est fini. Pas pour celles qui ont mal avant, pendant, et après. Celles qui exigent un coït interrompu. Celles qui veulent jouer sans miser. Celles, celles, celles… Malgré mon attirance énorme pour le beau sexe, il m’est arrivé d’être misogyne tellement mes femmes (tantes, grands-mères, sœurs, épouses, filles, amantes, maitresses etc.) m’ont fait du mal. J’ai même à un moment de ma vie détesté les femmes. Des mantes religieuses qui mettent leur confort avant mon plaisir. Mais du fond de ma couette le contact féminin me redonne espoir dans la vie. Sans latex. C’est l’objet de ce poème. Je vous le dédie car vous aimez les mots et vous semblez déridée…au delà de ce que le carcan socio religio culturel resserre et castre les plus belles énergies amoureuses.
Je vous demande de bien vouloir continuer à écrire. Votre lecture écarte mon spleen.
Bien à vous. Amicalement.
MALI
PS : je remets le son
Re PS : j'aime bien le côté pénétrant de votre rêve.
Mali, très cher,
Ne soyez point exaspéré si vous dis que je ne vois là aucun dérapage; mais plutôt une suite logique d'idées dans le cadre d'un échange complice et harmonieux.
Par ailleurs, vous voyez juste, mon ami, je suis débridée et il en faut peu pour me dérider. Cependant je suis aussi timide et, un peu trop souvent, mélancolique...
Je suis ravie d'apprendre que me lire écarte votre spleen, car, sachez, mon cher ami, que la lecture de vos commentaires écarte le mien.
Tendrement,
Mayday
Amie Mayday Chérie.
Merci pour vos bons mots. Merci pour votre ouverture d’esprit (se méfier quand on se penche en avant, la cervelle risque de tomber à terre si l’esprit est trop ouvert). Vous êtes comme vous le dites déridée et débridée. En se sens, vous êtes super.
Au-delà, votre plume est efficace. Du moins pour moi. Je vous l’ai déjà dit. C’est votre essence…ou plutôt votre quintessence, vous voir au plus profond de vous-même…qui m’intéresse. J’ai d’autres mots mais je n’ose les écrire. Vous devriez avoir mon adresse mail. Cette discussion peut continuer. Si vous le voulez, amie MAYDAY chérie.
Bien à vous et respectueusement
MALI
PS : rien que pour vous je publie en ce jour un texte sur mon blog limite porno. Bonne lecture
Enregistrer un commentaire