vendredi 30 décembre 2016
Le suicide du soleil
Aux premières perles de brume,
Sur la route du crépuscule,
Je voudrais baiser le bitume
Suant comme suent tes oscules.
Sous la clarté des réverbères,
Goutte l'eau lambine du soir
Qui me rappelle tant, très chère,
L'eau de la chair que j'aime boire.
Sur cette route qui s'allonge,
Vers l'alcôve, et s'allonge encore,
Les soubresauts de mon cœur longent
Les longs miles jusqu'à ton corps.
Il me tarde de voir, ma brune,
Dans ton regard, firmament noir,
Les étoiles luire et la lune
Percer la nuit comme un fendoir.
Je te rejoins, ma belle dame,
Nous irons, sous ce ciel placide,
Voir le jour voyeur rendre l'âme,
Quand le soleil se suicide.
Nous fêterons la nuit qui tombe,
Le sacrifice du soleil,
Nos petites morts, sur sa tombe,
Chasserons des yeux le sommeil.
Nous veillerons, mon aphrodite,
Jusqu'au moment où l'astre mort,
Des cendres noires, ressuscite,
Tendant ses tentacules d'or.
mercredi 28 décembre 2016
La chevelure des maléfices
Au bout de l'impasse des Plaisirs,
Patiente ta Fille de Joie,
À l'heure où s'éveille le désir
Pécheur de ses pores, de ses voies.
Elle t'attend, elle est en avance,
Avant toi, elle prit ce couloir
Teinté d'ombrages et de luisances,
Suave itinéraire au boudoir.
Elle attend là, où elle travaille,
Te chérir est son charmant labeur.
Sa récompense est la retrouvaille
De l’étreinte apaisant sa langueur.
Elle t'attend et elle est d'humeur
Hargneuse, elle blâme ton retard.
Son silence aride de rancœur
Cache un pardon ruisselant bavard.
Prends garde au miel du fiel dans ses yeux,
Quand l'indulgence se mêle au vice,
Au dédale affolant, ses cheveux,
Où te perdre est un tendre supplice.
Son rire nu, sous le drap, se cache,
Elle aime sévir sans artifices,
Quand elle lève les bras et lâche
Sa chevelure des maléfices.
samedi 17 décembre 2016
Sue II
Quand le son des vagues façonne la cadence,
Ton regard léonin m'entraîne dans ta danse,
Comme le blanc d'écume, en dentelle s'avance,
Caresse le sable, recule et se relance,
Ô corps ophidien, ondule, mets en transe,
L'encens fou sur ta peau, tue-moi et recommence.
Roseau lascif penché, fait tant fifrer la brise,
Sève de vif-argent, cambrure que je frise,
Bassin où je m'arrime et ne lâche pas prise,
Fais-moi suer encore, Ô sueur qui m'attise.
Il demeure encore, où les sons d'entrain se taisent,
Son qui ne trompe point, du cœur que tu apaises,
Dans mon froid salorge, coule ton miel de braise,
Quand tu sues en douceur, quand tu sues à ton aise.
jeudi 10 novembre 2016
Constance
Ma constance,
c'est toi, en train de ranger le désordre
dans ma chambre pulsatile,
d'un battement d'aile,
oiseau perché entre deux ventricules,
me susurrant dans les veines ses vers en tropes
Ma constance,
c'est mon penchant chaotique
que tu plaques contre le sol convulsif de ma colère
raturée par la plus rigoureuse des corrections.
Et je désapprends la solitude,
je désapprends à partir
et j'apprends à m'amarrer à tes pores agacés,
lors de mes errances venteuses,
tu apprends à me laisser te retenir
entre les cuisses de mon impudence,
au creux de la constance.
vendredi 4 novembre 2016
Biais
Dans ce carré largement exiguë,
trace
en diagonale
les courbes d'une chair affriolée,
trace en ronds concentriques
la voie du zèle oblong,
pars du tréfonds
jusqu'au trait fondant
à l'orée des peaux.
En diagonale,
lis les tirades froissées d'un blanc malmené,
lit du cours désaltéré
qui inonde
le flanc d'un secret montagneux,
fore de ton calme perçant
la clameur du creux d'un soir
au soleil tapant
sous ton ombre pluvieuse,
gît ton regard posé sur une impatience
qui croît, en grondements, crois
dur comme fer
qu'il est urgent d'attendre
De travers,
je panse tes gerçures
ponce
en coulissements
en réponse
au vert cru de tes yeux déversé sur mes doigts
En pianotage je tâte
les ramifications de ta voix dans mes bronches,
constate
sur mes feuilles éclaboussées
l'étendue de tes stomates,
lape
les dernières gouttes de l'encrier
à court d'alphabet,
palpe
tes intentions tendues
en incantations entendues
quand les plaintes rectilignes
en chœur, signent
l'intersection de nos errances
vendredi 28 octobre 2016
Entaillure
Ce jour là où j'ai
Frôlé ton gant de velours,
J'ai entaillé à mon insu
La dorure des convenances
Sur ta peau
Par mégarde
J'ai croqué la pomme
-fendue comme un sourire-
Qui te sert de cœur
Gant de velours —
Moirure pourpre que tu laisses échapper
De tes doigts
Pour mieux me ramoner les veines
Obstruées de néant
Te voilà réduit
En un globule circulant dans mon sang
Quand je te respire
Toutes les bleuités de ta voix se confondent
Je n'entends plus que tes yeux
Dans le crépitement de tes tropes
Entre mes doigts
Réduits à palper l'ivresse turgescente
Sous l'insurrection des pores
Toi, l'irréel —
Rêverie cristalline que je goûte
Par la fissure d'où le bonheur se tréfile
Bouche à bouche
S'entame la traversée
De l'illusion funambule
Qui irrigue nos cils
Jusqu'à la dernière goutte du soleil diluvien
Il pleut des cordes ignées
Dans nos joies troglodytes
Et sous l'averse,
Au détour d'une commissure,
Je te pardonne
D'inexister
jeudi 27 octobre 2016
Etini Neya
Donne-moi cette flûte et chante
La plus belle des logorrhées.
Quand la flûte geint, elle enchante
Et rend la vie au sang figé.
En hiver, prends-tu pour demeure
La forêt, ce charmant palais?
Longes-tu le ruisseau clameur?
Foules-tu, pieds nus, ses galets?
Sais-tu te nourrir de lumière
Jusqu'à l'ultime satiété?
Lécher le vin, dans la prière
Des chairs férues, est piété.
T'assieds-tu à l'ombre des vignes,
L'après-midi dans ce décor?
Les grappes gorgées te font signe,
Luisant comme des lustres d'or.
T'étends-tu sur l'herbe le soir?
Ton drap est-il air et quiétude,
Quand ta rancœur, au moelleux noir,
Se sucre de mansuétude?
Donne-moi cette flûte et chante
Ce chant qui embaume les cœurs.
La flûte geint comme l'amante
Fend l'inertie, d'un cri rieur.
lundi 10 octobre 2016
Le Pont
Sur un pont
plié en deux
de rire
j'étudie l'impossibilité des formes
sur l'étendue d'un pétale
échoué dans le cratère de l'attente.
Dans un espace normé infiniment fini
qui se ressemblent s'assemblent
en sursis
ils vivent heureux
enfouis entre deux neurones
dans la pico-dimension de leur alcôve.
Dans la brume assoiffée
les doigts gouttent
les gorges s'assèchent
en tyroliennes
vociférées sur le toit d'un abîme
qui s'érige profondément,
s'engouffre en gratte-ciel,
s’empiffre de nuages,
coule en bruine et plaide pour
l'incontinence lacrymale des félicités dérobées.
Sur ce pont moqueur
je calcule
les chances de déverrouiller une porte
avec un jet de dés
quand la patience grince
à une minute près de l'infini,
nous aurons encore, en abreuvement,
quelques perles de mots liquides
et tout le désert pour faire des sabliers.
mercredi 7 septembre 2016
Il pleut
Il pleut dans ma mansarde
Des délires embués Des hypothèses en fusion Ruissellent le long des murs, Lave suée qui trempe Nos secrets calligraphiés Quand ton prénom s'empare de mon ouï L'averse de tes mots voyeurs s'abat Contre les vitres laiteuses Des bulles qui éclatent dans ma bouche. Dans le territoire Qui s'étend entre tes deux épaules J'ai planté des intentions labiales Araire au soc moelleux, j'ai hachuré En sillons droits L'aire des spasmes curvilignes. Y poussera La flore pulpeuse De ce qui fut Le bonheur d'un tubercule Qui se crut fleur d'amandier Et tu sauras Quel goût ils ont Ces papillons Aux ventricules plus grands que les ailes. |
Veillance
À l'ombre d'une larme se diffracte
le visage de l'arc en ciel
Quand l'incandescence d'un verbe
fend
l'étendue anthracite d'une absence,
l'inflexion du blâme se plie
à l'ukase d'un ronronnement
et fond et s'ébruite
en mille et une bifurcations qui noient
les vallons autour des béances éruptives
d'une chair aux aguets
Dans l'interligne spongieuse des sermons
croît l'indulgence aqueuse
s'étire en langueur
balbutie, en bulles, la promesse amphibienne
de te pardonner mes travers
À quatre heures de l'envie,
l'intermède insomniaque sonne
le rugissement insolent d'une invasion duvetée,
— l'envahissement se mesure alors
au nombre de plis
dans le froissement d'un drap...
À quatre heures de l'effronterie
j'assomme ma raison
et me fais acouphène de tes deux oreilles
et te plie à la lubie de mon abandon
et sonnent et sonnent les cloches
aux cous des moutons que tu comptes
Tu peux te rendormir maintenant
vendredi 27 mai 2016
Nuit à l'âme
Il est des attentes
au goût capiteux
de nuages pourpres
pêchés au ciel ouaté en voûte
envoûtent l'aiguille d'une boussole
qui perd le nord
Exode des nuées,
dénué de destination
nation, patrie d'un songe
parti à la conquête de l'horizon
Il est des quêtes
à la mollesse sucrée
de coussins d'azur
fourrés de plumes pensives —
quand le rêve récidive
au détour d'une cambrure
l'aire noire se gorge d'encre diaphane
Morphée peigne ses mèches nocturnes
cheveu chu dans l'éclat de l'aurore
arbore le nom d'une étoile, d'un fruit
d'une rencontre filante
entre un soleil et un papillon de nuit
vendredi 15 avril 2016
ذروات
سأجعلك تنتشين
كما لم تنتشِي من قبل
سيأخذك البحر الزمرّدي
حين أخترقك لألقاك
جيئة و ذهابا
أعضّ أعماقك
أضرم النّار في صوابك
و مسامك
أجتاح كلّ موانيكِ
و أبقى هناك بين فخذيك
و بينك أنهار
و تنهارين في هزّة أخيرة
و عاصفة أخرى
على بشرتك التي أضحت لي
في نشوات لا تنتهي
سأجعلك تنتشين
حيث لم تنتشِي من قبل
على حافة شفاهك
التي تصرخ
تناديني
تتلقّاني
تضمّني, تطوّقني
تحكم قبضتها
تضيّق الخناق
في إنزلاق تأمر
أن أملأ الكلّ
في صرخة
في رِشق واحد
يجوبك, يغطّيك, يحاصرك
يغلّفك, يردّيك جلدا جديدا أبيضا
في أعماق ردفيك
سفوح التّضاريس الحامية
أهوي فيها
أخترق, أُقحم
سكّرا سائلا و حِمما
تغسل طيّات لُـبِّك المنفرج
فوهة بركان في إنفجار أحمر
على الخطّ الحدودي
بين الإنتصاب و الإمتصاص
ينصهر الأجوف و النّاتئ
حين أصدع صدعك
أسحق أعماقك
بين أسوارك المفتوحة
أنت يا مدينتي
أنت يا قلعتي المستسلمة
كما لم تستسلمي من قبل
سأجعلك تنتشين
بعد أن تنتشي
أعيدي يا فارستي الإمتطاء
إختبري من جديد طعم نَعَظي
لأرى في عينيك نخوة الإنتصار
أرتوي من ماء حوضك
من واحة أحلامي
من شراب لهيبك
عودي إلَيٍْ
متفتّحة الشّفاه
متفتّحة الشّفاه
مُنيةً لِمَنيّ يفيض
على ضفاف جداولك
إنهمِرْ يا نهر
في تربة الليل
تعدو حبيبتي
على متني
على متني
تنتشي و تعيد الإنتشاء
و...
تجعلني أنتشي
كما لم أنتش من قبل
vendredi 8 avril 2016
Fureur recenseuse
Viens sur la pointe des lèvres
compter mes anciennes rides
et mes rides nouvelles
n'oublie pas celle
sur laquelle
je m'assois
Viens compter
avec les doigts
mes perles d'émoi
et moi
je calculerai au prorata
tes bulles de joie
du coton céleste que je cueille
aux champs de nuages
tombés des nues
entre tes mains
Je calculerai notre age
dans l'intersection de nos jours
comme se croisent
le songe volant au décollage
et le train du retour
se croisent,
quand se distingue
le fil noir du fil blanc de l'aube,
la nuit et le jour
Viens sur la pointe des pieds
épier mon attente
quand le verger tente
le spectre de tes bleuités
con-verge
asperge
submerge
et
J'émerge de toi pour te renfoncer
samedi 26 mars 2016
خارج السيطرة
يتلوّن الإيقاع على بشرتك
يميل الحبر النّاصع البياض
إلى الأرجواني على خدّيك
و يتلو,
إلى الأرجواني على خدّيك
و يتلو,
يتلو قصيدة عارية,
تنزلق منك فيها إبتسامة
فـــلمسة
تنزلق منك فيها إبتسامة
فـــلمسة
بلذّة تنزلقين
تمالَكي
تمالَكي
تحمل رايتي ألوانك
تعلو إلى سماء
ممزّقة
ممزّقة
تصوّب نحوك منشِدة
أبياتا لمجد فتوحات
حين أنتصب فوق شعرك
آمر خيول رغباتي
تمالكي
تحاصر جيوشي رموشك
تغمرك بصرخة الحمام
ذي الأجنحة الملوّنة
لموطني, للسّلام المستعاد
على أرض جسدك
تعلو تنهيدة منهكة
نكتب فيها
نكتب فيها
رمزا سريّا: إسمك.... لكن
تمالكي
درَج يؤدّي إلى طابق اللّا نهاية
أصعدك
أغوص في مرتفعات صرخات
تسمّيني الثّعبان السّماوي
والغيوم تنذر بوحي شيطاني
سِحري عند السّحََر
حين أتسلّق صوتك
تمالكي
تنحت الصحراء أشكالا جديدة
لشعور جنوني
يحرث تربتك
يستخرج منها عصارة أحجار ثمينة
ذات بريق مذعور
شرابنا المفضّل في شرفة الصّمت
يرتعد إذا إرتويتُ منه, إذا رشفتِني
تمالكي
شامتك هنا أو هنا أو... هناك
ليست إلاّ بابا تدَعينني أدفعه
بهدوء
نحو كلّ كيانك, هنا أو هنا أو.. هناك
الموت يشدو
يرفرف, يدوّي
رفرفة الفَراش الهشّ الجبّار
حول دموعك النّهمة
حين تتفتّحين
تمالكي
التّمالك يتطلّب أن نغيب
الإثنبن معا عن العالم
مختفيَين, مغمورَين, ملتهَمَين
مخترِقَين كلّ منّا الآخر
غير بعيد عن ظهرك
تنتشي نقطة تعجّب
في آخر مساري
تمالّكي
قصيدتي عارية
و سأنهيها يوما ما
ستطالبني
ستطلبني
ستناديني على الدّوام
الأرواح تتعاطى الماء المقطّر
على بشرتك, تضيء شمسي على الدّوام
شمسي الزّرقاء
و نتمالك
dimanche 20 mars 2016
Message Personnel
Dites au cher à l'âme, logeant aux plis du cœur
que, sans que je ne le retrouve, je le retrouve
Qu'emplis de langueur
mes yeux le rejoignent
bien que de ma demeure
sa demeure s'éloigne
Si seulement il savait
que jamais je ne l'évoque
comment puis-je l'évoquer
puisque je ne l'oublie point
Ceux qui crurent que jamais je ne l'évoque
mes nuits savent bien, que je ne l'oublie point
Bien qu'il soit absent,
mon âme l'abrite,
celui que l’âme abrite,
le cœur ne l'oublie point.
lundi 14 mars 2016
Only with Joy
Caught in the space underneath
Our fire kisses' sky lays
Between pores' nude, skins breathe
Began our elated days
Mayday, the sky curses
She loves the boy
Who writes her verses
But only with Joy
Above crazy hopes
Worried sea of distance
Fancies him and soaks
Madly in his presence
Mayday, the sky curses
She loves the boy
Who writes her verses
But only with Joy
A spoken word blooms
A Purple wave draws
Our bodies are our rooms
As our arousal grows
Mayday, the sky curses
She loves the boy
Who writes her verses
But only with Joy
Touches slipped by surprise
We're licking the glass that's still
Wetted by our hungry eyes,
And shouts on pages we fill
Mayday, the sky curses
She loves the boy
Who writes her verses
But only with Joy
As time goes by, we keep
Going deeply into each other
Craving and hard as four lips weep
Entwined until we smother
Mayday, the sky curses
She loves the boy
Who writes her verses
But only with Joy
Our kissing laughs make me long
To wrap around his, my tongue
Through biting, mewing, he's making me
As glad as a feline could be
Mayday, the sky curses
She loves the boy
Who writes her verses
But only with Joy
There where happiness began
Purple melts under emerald sun
Drunk of juicy fruits' spice we taste
Absorbed into it when embraced
Mayday, the sky curses
She loves the boy
Who writes her verses
But only with Joy
mardi 8 mars 2016
Y a un
Y a un ange sur mon cœur
qui me parle de bonheur
il allume mes bougies
frôle une joue qui rougit
Y a un ange sur mon cœur
Y a un amant dans mon âme
qui me retient lorsque je pâme
sur ma peau son encre écrit
des mots qu'ont couchés nos cris
sur nos draps quand on entame
l'exode au rêve décrit
Y a un amant dans mon âme
Y a un diable dans mon corps
qui me murmure haut et fort
qu'il enfuira dans mon sable
sa raideur dure et durable
se mêle à l'extase empourprée
verdure liquide sucrée
de ses cornes, couronné,
à tous ses ordres donnés
je me plie sans désaccord
Y a un diable dans mon corps
Y a un miroir face à moi
qui me sculpte mon émoi
et lorsqu'une larme roule
sur la vitre éprise coule
le flot de vers alanguis
que mes paupières effleurent
Y a un ange sur mon cœur
mardi 1 mars 2016
La retenue au miroir
Réponse Sans retenue, aucune
Mon caducée céleste,
enroule encore ton serpent leste
autour de mon être alangui
ne lâche surtout pas du lest,
l'air m'est lourd quand tu me délestes.
Je lis l'ode à la retenueenroule encore ton serpent leste
autour de mon être alangui
ne lâche surtout pas du lest,
l'air m'est lourd quand tu me délestes.
et je relis sans retenue
et s'il faut que je me retienne de haut en bas
Grave les émotions folles
qui labourent mon cœur qui toque
toc toc toc sur mes côtes
je le vois s’éjecter
contre la vitre imprimée
il se loge entre les lignes
ici ou ici ou là où signe
ton nom le point d'exclamation
que j'aspire et pourtant
Je me retienslundi 29 février 2016
Vert-jet Bariolé
N'est-ce pas déplorable qu'on se recroqueville
dès que l'orage carnivore
de pluie grenat dentée
de pluie grenat dentée
s'annonce sur nos peaux arides
quelque peu indisposées
quelque peu indisposées
Les soldats du délire l'approuvent
le Général signe aussi
au garde-à-vous
l'hymne à la pomme
l'hymne à la pomme
allons pêcheurs de la mouille
le jour de cueillette est arrivé
et on aime faire des rondes
autour du pommier prohibé
L'amour a un goût de pêche
pour celui qui sut l'irriguer
regarde-la quand
ses yeux te dépêchent
elle t'aimera comme
jamais deux paires de lèvres
ne t'ont autant aimé
mercredi 24 février 2016
Drap Liquide
En réponse à Bulles de Coton
Il s'excave lentement dans l'aire obscure
Juteux et mûr.
Quand il s'ouvre et se mure..et se rouvre..
Il dure..
Si bien que descendent les doigts danseurs
glissent, s'immiscent
sous le vêtement, gardien floué
plié au délice,
Transpercent,
Se prennent pour la lance,
S'immergent et se noient.
Gorgé moelleux, il se découvre
dedans, dehors, de plaisir en soupir
saveurs pêchées
péché au miel
coule à flots, l'eau folle, et dure.
Senteur d'encens insensée
essence d'un corps qu'on sonde
transcende
livré en offrande
aux dieux de la chair
chère m'est ta lance
s'enfonce
au creux du rêve et dure
Sonne le glas
de la marche de l'essaim
des rives charnues
au sommet en crane
ancre de ton navire
dans mon encre, larguée
couche des vers
à rimes croisés
refrains effrénés
des versets déversés
dans le drap liquide
où je coule si tu dures
mardi 23 février 2016
L'homme indivisible
Je la vois venir de loin.
Quand elle sera au pas de porte,
dois-je sortir de ton flanc?
Par la dernière porte,
au bout du couloir incendié
de ta mémoire,
je m'évade
au labyrinthe, aux herbes folles, des tentacules
de tes bras
aux couleuvres rampantes de ma sueur en flaques.
La porte claque.
Elle entre
dans l'antre
uni-vert,
vert du nénuphar qui pousse dans un bulbe qui saigne,
saigne le trou de ver.
De tes rideaux,
elle se taillera une robe à l'échancrure plongeante
pour mieux lui aspirer le cœur.
Allonge-la
sur tes feuilles rouges ensablées
aux éclaboussures blanches de ton encre
surgie d'un jaillissement lexical
sur une fenêtre embuée,
écris-moi du doigt
à même la vitre,
à même les yeux qui suintent,
le théorème des entiers
indivisibles
Les entiers indivisibles,
c'est quand le garde champêtre
se grattant la raie de son ennui,
dans nos champs, où il aime paître
compte nos impairs en anges déchus,
met à l'amende
quiconque cueille l'amande
défendue,
quiconque creuse
des excavations pulpeuses,
quiconque cultive
l'asperge charnue.
Les entiers indivisibles,
c'est quand tu te fais numérateur
du dénominateur commun qu'elle est
et que je sois infinitésimale,
un plancton dans le ventre d'un cétacé.
La déesse des mers du sud inonde tes rivages
et craint de se mouiller.
L'homme divisible par une seule femme
reste entier.
L'homme indivisible
par une femme infinitésimale
tend vers l'infini.
Et un homme infini, pour une femme infinitésimale,
c'est, souvent, beaucoup trop.
Et..
quelques fois,
pas assez...
lundi 22 février 2016
Et me rode
Cesse de chercher,
sous le galbe de mon sein,
la cambrure de mes mots.
Elle n'est pas entre les lignes,
l'eau.
A l'aube émeraude,
couds un bout de ma nuit
sur tes rideaux.
L'eau est
là
là
là
Trempes-y le doigt.
Fais-y des ronds.
Sort le mètre-étalon.
Maître de la démesure,
quelle est la taille de ton aplomb?
A-t-on
su,
à temps,
essuyer
l'eau suée
de nos regards,
sur la vitre, rivés?
Attends!
Goûtes-en
une goutte.
Que son goût te
submerge.
En vers, je
te nomme roi
de la montagne rouge.
Roi qui glisse, en cachette,
chaque soir,
le long de la pente raide,
vers la vallée,
où l'eau émeraude
coule
et me rode.
Et chaque soir,
il s'y noie.
jeudi 18 février 2016
La main dans le sac
Je t'ai surpris
en flagrant délit
de voyeurisme
Tu m'épiais
par le trou de serrure
de la porte entrebâillée de mon songe,
en te caressant
l'égo.
Tu vis
à mon insu
le soleil d'un sud
luire dans ma bouche
et entre mes doigts.
Tu me vis,
de droite à gauche,
dérouler mes entrailles.
Je n'ai plus d'autre choix
que de te dévorer
avec mon troisième œil.
Tu ne te débats pas.
Et,
alors que j'entreprends
d'engloutir ta langue,
tu murmures:
Tu as la plus belle paire
d'hémisphères
cérébraux
qu'une nymphe ait jamais eue.
vendredi 12 février 2016
Entre || Deux
Entre d'eux
la tour monte,d'un ciel
dans
la tourmente.
Entre d'eux
La flute chante
et enchante
quelque puce alléchante.
Allez chante!
Le son monte.
Entre d'eux
une créature mythique
vainc ses tiques
en se mordant la queue.
Entre d'eux
L'abeille glisse
dans l'abysse
dans l'abysse
d'un calice
en lit pisse
nu
le pissenlit
soufflé.
Entre d'eux
est à celle
qui sur selle
morcelle
de grandes aspirations
en petites morts.
samedi 9 janvier 2016
L'oiseau
Tac tac tac
L'oiseau perché sur ma tête picore
les pépins d'une pomme entamée
Tu es parti
sans finir ton assiette
sans finir l'histoire
sans finir de me lécher les doigts.
Je débarrasse la table
de tes fleurs qui convulsent dans le vase de mes illusions
Débarrasse
mes poumons de tes effluves.
Débarrasse
ma mémoire de tes yeux.
Mon corps de tes empreintes
que j'ai toutes comptées
et recomptées
une à une.
Le compte est bon
On n'est pas à une empreinte près
logée sous l'artère gauche
ou sur l'hippocampe droit.
Je bouffe les restes
Tous les restes
Rumine ton premier poème
Mâchonne la dernière photo de toi.
Tactactac
L'oiseau perché sur ma tête picore les miettes
d'un bonheur qui n'aura duré qu'un temps.
Le temps qu'éclose dans mon ventre une horde de papillons.
Tactactac
Et ce piaf maudit qui chantonne
l’hymne au cyanure,
Sur ce crane qui résonne,
bat la mesure
Et,
Dans l'os,
de son bec aiguisé,
il grave ton nom.
lundi 4 janvier 2016
Relief
A la raideur de votre ardeur qui s’érige,
Me consume ce feu qui me désoblige.
Du haut du sommet en galbe lisse,
Coulerait le miel d'un corps qui glisse.
Noyé dans sa douce langueur, ce corps implore, en pleurs,
Que votre ferveur, dressée, en explore la moiteur.
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