jeudi 10 novembre 2016

Constance




Ma constance,
c'est toi, en train de ranger  le désordre
dans ma chambre pulsatile,
d'un battement d'aile,
oiseau perché entre deux ventricules,
me susurrant dans les veines ses vers en tropes

Ma constance,
c'est mon penchant chaotique
que tu plaques contre le sol convulsif de ma colère
raturée par la plus rigoureuse des corrections.

Et je désapprends la solitude,
je désapprends à partir
et j'apprends à m'amarrer à tes pores agacés,
lors de mes errances venteuses,
tu apprends à me laisser te retenir
entre les cuisses de mon impudence,
au creux de la constance.


vendredi 4 novembre 2016

Biais



Dans ce carré largement exiguë,
trace
en diagonale
les courbes d'une chair affriolée,
trace en ronds concentriques
la voie du zèle oblong,
pars du tréfonds
jusqu'au trait fondant
à l'orée des peaux.

En diagonale,
lis les tirades froissées d'un blanc malmené,
lit du cours désaltéré
qui inonde
le flanc d'un secret montagneux,
fore de ton calme perçant
la clameur du creux d'un soir
au soleil tapant
sous ton ombre pluvieuse,
gît ton regard posé sur une impatience
qui croît, en grondements, crois
dur comme fer
qu'il est urgent d'attendre

De travers,
je panse tes gerçures
ponce
en coulissements
en réponse
au vert cru de tes yeux déversé sur mes doigts

En pianotage je tâte
les ramifications de  ta voix dans mes bronches,
constate
sur mes feuilles éclaboussées
l'étendue de tes stomates,
lape
les dernières gouttes de l'encrier
à court d'alphabet,
palpe
tes intentions tendues
en incantations entendues
quand les plaintes rectilignes
en chœur, signent
l'intersection de nos errances