vendredi 8 avril 2016

Fureur recenseuse



Viens sur la pointe des lèvres
compter mes anciennes rides
et mes rides nouvelles
n'oublie pas celle
sur laquelle
je m'assois


Viens compter
avec les doigts
mes perles d'émoi
et moi
je calculerai au prorata
tes bulles de joie
du coton céleste que je  cueille
aux champs de nuages
tombés des nues
entre tes mains

Je calculerai notre age
dans l'intersection de nos jours
comme se croisent
le songe volant au décollage
et le train du retour
se croisent,
quand se distingue
le fil noir du fil blanc de l'aube,
la nuit et le jour

Viens sur la pointe des pieds
épier mon attente
quand le verger tente
le spectre de tes bleuités
con-verge
asperge
submerge
et
J'émerge de toi pour te renfoncer


4 commentaires:

Séraphin a dit…

Chère Mayday,


Votre image me rappelle une peau de papier, des mains écrivant de nouvelles chairs - ici celle de la narratrice. Les mathématiques du corps sont parmi les plus belles et les plus évidentes, allant d'inconnues en résolutions, d'additions avec l'autre pour atteindre une nouvelle puissance.

Vous avez ré-inventé la comptabilité de la meilleure manière. Poursuivez.

Mayday a dit…

Très cher,

Je dirais même allant d'addictions avec et pour l'autre, en une croissance exponentielle tendant insatiablement vers un infini jamais atteint. Aussi, l'important n'est-il pas le chemin?

illusions a dit…

Et l'infini fut créé pour un recensement éternel, à chaque fois commence le compte à faute de changer à chaque fois de doigts.

Mayday a dit…

Il est vrai qu'il faut être plein de ressources pour pouvoir compter jusqu'à l'infini avec les doigts.

Ton passage me fait très plaisir, illusions. Merci!